La 55s après le séisme.

Vos souvenirs et anecdotes sur la vie à Agadir avant le tremblement de terre.

Modérateur : Raspoutine

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LANCASTER22
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La 55s après le séisme.

Message par LANCASTER22 »

Je voudrai apporter quelques souvenirs au sujet de mon embarquement à la BAN Agadir en 1960. Venant de la BAN LAN BIHOUE comme quartier maître mécanicien de moteurs d'avion, J'ai été affecté à la BAN pendant un mois avant de rejoindre la 55s au début de 1960. Nous étions logés dans le bâtiment en dur proche du terrain de sport où les amateurs de pétanque étaient encouragés par les marins des compagnies . Ce terrain était bordé par des eucalyptus géants, dans le fond se trouvait le foyer et l'ancien camp américain.
Après le séisme nous avons été logés dans des tentes situées sur le terrain de sport. Le matin au réveil, nous étions couvert de sable qui pénétrait dans nos nez et oreilles.
Je me souviens de ce fameux 14 juillet et de ce pot monstrueux offert par l'ambassade de France et par ses employés.
Le champagne avait coulé à flot. Nous étions tous ivres officiers compris.
Notre sortie préférée était le steak frites à inezgane pour une somme modique le tout arrosé par le fameux vin appelé (chaud soleil)
Les pots de macaronnage étaient aussi très appréciés par le personnel de même que le casse croûte de 10 heures le tout arrosé de vin rouge.
En août 1960 je devais prendre place dans le lancaster qui a explosé au sud de Casa. J'étais le patron d'appareil et mon rôle était de faire les pleins d'essence lors des escales en métropole.
Ce jour mon collègue Chedel et moi-même avons été avertis que notre embarquement avait été annulé au profit de deux marins. L'un était agent postal et l'autre était un second maître qui allait débarquer prochainement et qui voulait passer du matériel non déclaré en douane.
En échange nous avons pris un Bloch de la 56s qui a mis 48 heures à décoller à cause de pannes multiples.
Après un très court séjour chez moi, j'ai retrouvé le Qm1 Cherdel à Lann BIHOUE qui tenait le journal le télégramme dans les mains et relatait le crash du lancaster dans la nuit.
Nous avons effectué le voyage retour en toute euphorie. Arrivés à Agadir nous avons arrosé l'événement à tel point que le bidel s'est déplacé car nous étions écroulés dans le massif des fleurs situé devant le bâtiment 55s.
Cet accident était prévisible. Depuis plusieurs mois nous enduisions de graisse à essence 4214 le joint qui séparait le compresseur du moteur .
Cet avion sortait de révision générale,.Ce qui était anormal. Nous avons démonté tous les moteurs des lancaters en 48 heures. Nous avons travaillé pratiquement jour et nuit.
Le commandant était le CC hablot et l'officier en second était l'EV Le hiaryc.
Des noms me reviennent, Guedon , combe, bodin, Rémy, sm Martinet, Herbette, chassin .
Cette période je ne l'oublierais jamais.
Bonjour à tous ceux qui se souviennent.
Alain

DESTENABES
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Re: La 55s après le séisme.

Message par DESTENABES »

Bonjour ALAIN ..Je viens de lire avec attention , ton récit ..Tu as ( je peux dire ..tu , un ancien Aéro) peut être vu , j' étais à la 56 S de 59/61 , Mécano , mais plus particulièrement Conducteur , Chauffeur à la Base et à l' extérieur pour convoyage des volants principalement. Donc lors du séisme , pour lequel sur ce site , j' ai témoigné , étant de service ce soir là , donc , dans les tous 1ers secours à faire . J' avais un copain Bordelais( photographe ) dans l' accident du Lancaster ! Les noms que tu cites , je ne me souviens pas , puisque j' étais à la 56 ! Nous avons passé du bon temps avec les copains , comme tu le racontes ! Bien amicalement ..André .

LANCASTER22
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Re: La 55s après le séisme.

Message par LANCASTER22 »

Salut André,
Les anciens de la 56s dont je me souviens. Jean-marie avec sa casquette qui était un fameux tireur à la pétanque.
Yves Le Thomas, mécanicien moteur.
Il ne faut pas oublier le bourricot, cette mascotte qui a été transféré par Bloch à La BAN LANN BIHOUE.
ON NE PEUX AUSSI OUBLIER LA HOUSSINE. Ce marocain et ses cassecroutes qui échangeait de vieilles paires de godasses contre des oranges.
Ces cuisiniers marocains qui faisaient un couscous maison, le tout arrosé de vin de 14 chevaux.
Après le séisme les seules sorties autorisées à Agadir était la plage proche de l'hôtel SAHADA..
Tous les mois une sortie gratuite en car pour aller à Taroudan.
Début 1961 la 55s à été scindée en deux groupes. Une partie de la 55s est partie à Aspretto et l'autre partie la 52s à Port-Lyautey. Cette 52s était équipée de quatre Lancaster dont je m'occupais.
Actuellement j'ai créé un musée en 2008 qui relate le crash de deux bombardiers B17 sur ma commune de Pleubian 22610 en 1943 faisant 6 mort , 2 évadés, 12 prisonniers.
J'ai reconstruit en grandeur nature les 10 postes des membres d'équipage avec des mannequins , des radios d'époque,
Et divers matériels d'époque sur une superficie de 100 mètres carrés.
L'entrée est gratuite de manière à diffuser le devoir de mémoire aux élèves des écoles et des populations françaises et étrangères. Nous faisons 2500 visites pendant la période estivale.
Si tu passes dans le coin une visite s'impose.
Salut André
.

DESTENABES
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Re: La 55s après le séisme.

Message par DESTENABES »

ALAIN , bonjour du Sud Ouest ! Bien sur que Lahoussine ..( privilégier )qui avait un "passe partout" , pour venir vendre : oranges , et autres ..il poussait son vélo chargé comme un..( je n' ose pas dire..respect ..pour ce personnage ). Pétanque , et Rami , meublaient nos temps disponibles ..Taroudan ..voilà la photo avec mes 2 copains Girondins ..Gaudin (dcd)et Lasnier qui est à l' Amicale Marine AEMEF , dont je m' occupe . .activement.( moi debout ). Avec mes collègues Bretons du 22 , je vais les pousser , pour effectuer notre Congrès , et faire une visite à Pleubian.( j'ai fini mon engagement à Lann Bihoué en 61 ). Amicalement à tous . André .

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Lemmy
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Re: La 55s après le séisme.

Message par Lemmy »

Salut Alain alias Lancaster22 et à André toujours sur la brèche ...

Très intéressant ton topo sur la fin de la 56S à Agadir. Ce n'est pas mon époque, car j'ai volé sur Wellington à la 55S mais en 1950 à son arrivée de Port-Lyautey, le pacha était alors le LV Banuls, et les avions des Well et des Goéland. Je volais le plus souvent sur les MB 175 de la 6F jusqu'en mai 1951 quand la 6F est partie à Lartigue. Ensuite j'ai volé sur Lanc dès leur arrivée d'Angleterre.

J'étais à Ouakam au moment du séisme et par la radio nous étions au courant de tout ce qui se passait à Agadir. J'ai bien connu Jo Le Hiress qui pilotait le Lanc qui s'est crashé un moteur en feu au sud de Casa. Il était en Angleterre avec moi
en 1945-46, il avait reçu les ailes brodées de pilote de la RAF, même promo que Le Nagard.

Photo d'un des premiers Lanc de la 55S arrivés à Agadir en 1952

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Amitiés

Lemmy ancien radio volant Mle C44

Lemmy
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Re: La 55s après le séisme.

Message par Lemmy »

Bojour aux amis Gadiris

Accident du Lancaster WU-26 55.S-4 rapporté dans les messages précédents.

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Tiré du Mémorial de l'Aéronautique navale (1910-2010) de Lucien Morareau édité par l'ARDHAN en 2010

Bernard Brélivet, mécanicien -Jo Le Hiress, pilote et Edmond Martin, radio étaient de mes amis.

Les causes réelles de cet accident posent question , dire qu'il était prévisible, c'est peut-être s'avancer. C'est le seul accident ayant pour cause un incendie de moteur à avoir été relevé tout au long de la carrière des Lancaster WU dans l'Aéronavale , les quatre moteurs Rolls-Royce Merlin du Lancaster étaient réputés fiables, seul le rapport détaillé des circonstances de l'accident peut permettre cette conclusion. Si toutefois il existe.

Amitiés à tous

Lemmy

Nagy
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Re: La 55s après le séisme.

Message par Nagy »

Bien avant ce tragique accident, vers 1954-55, un Lancaster est tombé dans les dunes au bord de l'oued Souss. J'habitais sur la route de la Pépinière et j'étais au lycée d'Agadir. Du lycée, nous avons vu de la fumée près de chez moi. Le soir, je suis allé voir l'épave. Apparemment, l'avion est descendu en douceur. Il s'est cassé en deux et les occupants ont pu en sortir sans dommage. Avec des voisins, nous avons récupéré des bouts de parachute. Des boulons aussi, pour nos vélos peut-être, mais il s'est avéré que le calibre était anglais et que le sens du pas de vis était l'inverse du sens français. Nous n'avons rien pu en faire.

Lemmy
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Re: La 55s après le séisme.

Message par Lemmy »

Je suis l'auteur d'un cahier de l'ARDHAN consacré à l’histoire complète de la BAN Agadir et pour les années considérées, je n'ai pas recensé d'archives concernant un accident de Lancaster survenu dans les dunes, en particulier dans les sources officielles du SHD (Service historique de la défense Section Marine). Notre ami Lahsen possède ce cahier. Aucun accident de Lancaster posé dans les dunes pour les années 1954 et 55 ne figure non plus dans les JdB (les journaux de bord) de la BAN Agadir.

Sans mettre en doute le souvenir que tu gardes de cet événement, Il faudrait donc donner davantage de détails. Il est possible qu'il s'agisse d'un autre appareil, de l'armée de l'Air opérant dans la zone; à l'époque des monomoteurs Republic T6 Texan (de fabrication US) venaient parfois de Meknès ou de Marrakech dans la zone afin d'assurer des patrouilles de surveillance de la frontière algéro- marocaine et des côtes marocaines. Ou d'un appareil de la base Ecole Aéro de Khouribga venu s'entraîner à Agadir, ce qui était fréquent pour le lâché des pilotes, mais aucun n'était un Lancaster

Tous les accidents aériens entraînant la perte d'un appareil ou rendant ce dernier inutilisable sont répertoriés dans les unités, rien de tel n'est signalé à l'escadrille 55.S , il ne s'agit donc pas d'un Lancaster. Si l'incident est un simple atterrissage en douceur dans le sable et que l'appareil n'était pas endommagé, sa récupération aurait dû être consignée sur le journal de bord . Et comme le Lancaster est un très gros quadrimoteur lourd, d'importants moyens de levage auraient du être mis en oeuvre pour mener à bien une telle opération, et la BAN ne les possédant pas, demandés à l'extérieur.

Quant au sens du pas de vis à droite ou à gauche, il ne dépend pas de la nationalité, en mécanique on rencontre les deux selon les nécessités quelque soit le pays. La différence entre le pas de vis Anglais (Withworth) et le pas Français (Métrique ou ISO) concerne le profil du filetage et son écartement et non le sens de rotation.Les boulons vis ou écrous d'un type de pas ne sont pas compatibles avec l'autre et réciproquement. D'où utilisation impossible sur un vélo français .

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Cordialement

Lemmy

Nagy
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Re: La 55s après le séisme.

Message par Nagy »

Je reconnais que je n'ai pas compté les moteurs ce soir-là, tout en sachant que le Lancaster était un quadrimoteur.

Une grande partie de mes camarades de classe étaient des enfants d'officiers ou de sous-officiers de la BAN ou de l'armée de terre. Je ne me souviens pas qu'ils aient parlé d'un autre modèle en commenlant l'accident.

Ils ne manquaient pas de nous annoncer, avec force détails, l'arrivée du premier exemplaire d'un nouvel avion. De 1945 à 1960, j'ai été réveillé par le clairon de la BAN. J'ai pu suivre de notre jardin les loopings des Mosquitoes ou des biplans (modèle ???), la quasi-immobilité dans le ciel des Junker, qui volaient porte ouverte, sans doute pour des exercices de parachutage, des hydravions Catalina, des Bloch. J'ai entendu les sirènes de la BAN quand un de ces appareils s'est écrasé à même la base au décollage.

Le plus tragique que j'ai vu a été la quasi-collision frontale de deux appareils. L'un d'eux (Catalina ou Junker ?) volait plein est. L'autre (Bloch ?) plein ouest. Apparemment, le pilote de ce dernier a coupé les gaz pour éviter le choc, de la fumée est apparue à l'arrière, les moteurs n'ont pu être rallumés. Le lendemain, les frères Waechter, en primaire (1945-1949) avec moi à Inezgane, étaient vêtus de noir. Le site
http://www.memorialgenweb.org/mobile/fr ... .N.+Agadir
que tu connais sûrement, mentionne leur père, en position 36.

Jean

Nagy
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Re: La 55s après le séisme.

Message par Nagy »

Deux sites de confirmation pour l'accident de 1947 :

http://ecole.nav.traditions.free.fr/off ... roland.htm
http://memorial-aen.fr/detail.php?&id=1575

De mon jardin, j'avais bien reconnu un Bloch.

Lemmy
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Re: La 55s après le séisme.

Message par Lemmy »

Je suis d'accord avec les références que tu publies, et je le répètes loin de moi l'idée de nier tes souvenirs, ils sont ce qu'ils sont, et pour ce qui concerne les années 1945-51 :

L'accident de Désaubliaux et Waechter figure évidemment dans le mémorial de Lucien Morareau, et il y eut aussi d'autres accidents tous répertoriés dans cet ouvrage.
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J'étais présent à la 6F à Agadir de décembre 1949 à juin 1951. Radio volant surtout à la 6F Bloch et aussi sur les Catalina de la 22S. Concernant l'accident de Waechter, la cause en est une panne moteur ...aucun face à face avec un autre avion dans le rapport d'accident.

Le Bloch était un bon avion, mais ses moteurs = beaucoup de soucis ....Le cauchemar des mécanos de la 6F était les pannes fréquentes des moteurs Gnome et Rhône 14N et leur indisponibilité .... problème bien connu .

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J'étais présent à la tour de contrôle le 17 mai 1950 quand le MB175 du LV de Carpentier s'est écrasé en bout de piste en début d'après midi au décollage vers la mer. Je connaissais bien le radio Pierre Laurent, ainsi que Roumy le mécano.

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Donc aucune controverse pour tout ce qui précède, mais au sujet d'un Lancaster posé dans les dunes en 1954 ou 55 je suis affirmatif , aucun rapport ne mentionne cet accident dans les archives dont nous disposons à l'ARDHAN . J'ai posé la question à Lucien Morareau, notre historien patenté, et il me l'a confirmé. D'où mon interrogation sur le type d'appareil qui s'est vautré dans les dunes. Sans plus.

A titre d'info , quand un gros avion se pose, ou se vautre dans des dunes de sable les moyens de récup ne passent pas inaperçus , par exemple comme celui de Port-Lyautey :

Le 24 octobre 1960 , le P2V-6 Neptune 23F.3 BuAer 134639 est accidenté sur la plage de Mehdia. Au retour d’une mission au-dessus de l’est atlantique, l’avion se pose train rentré à 5 km au nord de l’embouchure du Sebou, suite à l’arrêt soudain des deux moteurs. L’EV Etchebarne, pilote de l’appareil, fait état d’une coupure de l’alimentation des moteurs provoquée par la fermeture accidentelle des vannes de commutation des réservoirs. Posé sur le sable, à part quelques cabossages au-dessous du fuselage, le P2V-6 ne présente que peu de dommages, et les Services Techniques de la BPAN décident aussitôt d’effectuer une récupération de l’appareil. Pour cette opération la participation d’un hélicoptère gros porteur est demandée à l’état-major, ainsi que la mise à disposition d’une grue et de barges pour le transport du fuselage et des ailes par mer.

Lemmy

Lemmy
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Re: La 55s après le séisme.

Message par Lemmy »

Bonjour à tous

Puisqu'il est question d'accidents aériens voici la liste complète, et hélas trop longue, des accidents survenus à Agadir et dans ses environs depuis la création de la BAN.

Le 4 décembre 1942, sitôt après son décollage d’Agadir, le Martin 167-A3, 3B.6, probablement victime d’une perte de vitesse, s’écrase en bout de piste ; les quatre hommes composant l’équipage, le SM radio volant Appriou, le SM mécanicien volant Joseph Fouéré, le SM pilote Leforestier et le LV pilote François Simon, chef de bord, sont tués sur le coup.

Le 9 mars 1943, au cours d’un vol en formation à très basse altitude dans la région d’Agadir, le Dewoitine 520 1AC.5 heurte une ligne à haute tension et s’écrase au sol. Son pilote, le Mt Hector Leclercq, est tué sur le coup.

Le 11 suivant, participant à un exercice avec des troupes au sol à Biougra, près d’Agadir, le Dewoitine 520 2AC.1, piloté par le LV Jacques du Merle, commandant l’escadrille 2AC, heurte un cheval du bout de l’aile au cours d’une passe à très basse altitude. Déséquilibré, l’appareil s’écrase quelques centaines de mètres plus loin, tuant son pilote.

Le 30 juin 1943, en effectuant un vol d’essai après révision aux commandes du Dewoitine 520 2AC.5, le LV Robert Faivre, commandant l’escadrille 2AC, est victime d’un accident mortel. Pour une raison indéterminée, son appareil s’écrase au sol à la pointe d’Imessouane, à 50 km au nord d’Agadir.

Le 9 juillet suivant, le QM radio volant Charles Nold, de l’EPVNP, est mortellement blessé dans l’accident à l’atterrissage d’un Potez 63.11.

Le 22 novembre, au cours d’une séance de voltige sur un Morane-Saulnier MS 230 de l’école de pilotage d’Igoudar, le Mt pilote Marcel Détienne s’engage dans une vrille qu’il ne peut récupérer. Son appareil s’écrase au sol aux Ait Melloul, près d’Inezgane, le tuant sur le coup.

Le 30 novembre également, un nouvel accident, le sixième depuis le début de l’année, vient une nouvelle fois endeuiller les marins de la BAN. Au cours d’une séance d’entraînement à la voltige, le Morane-Saulnier MS 315 n° 134 de l’Ecole de pilotage d’Igoudar, s’abat en vrille et s’écrase au sol.Ses deux occupants, le QM élève pilote Maurice Marchand, et le PM pilote Bernard Roussel, son moniteur, sont tués.

Le 23 juin 1944, au cours d’un vol d’entraînement à basse altitude au large d’Agadir, le Catalina F-34 de la flottille 6FE se casse en deux à l’amerrissage, provoquant la disparition des cinq membres d’équipage, le SM radio volant Devernine, le SM
pilote Jean Hubin, le QM mécanicien volant Roger Madec, le SM pilote Louis Rubaud et le QM mécanicien volant Jean-Louis Nézou.

Le 19 juillet, au retour d’une mission de surveillance en mer, dans l’impossibilité de regagner Agadir à cause de la mauvaise visibilité, et à court de carburant, le PBY-5A Catalina n° F-35 de la flottille 6FE est contraint d’amerrir de nuit au large de Safi. L’appareil se casse en deux au contact de l’eau, entraînant la disparition de l’équipage, composé de l’aspirant de réserve Yvon Ducrest, du LV pilote Roger Jacquemin, chef de bord, du Mt pilote Emile Poplimont, du QM mécanicien volant Fernand Lecordier et du Mt radio volant Camille Ybert.

Le 21 juillet 1944, le SBD-5 n° 54600 de la flottille 3FB, s’écrase au sol dans la région de Tiznit, peu de temps après avoir décollé d’Inezgane pour un vol d’entraînement. Ses deux hommes d’équipage, le LV pilote Lucien Morfouace et le SM radio volant Pierre Sione, sont tués sur le coup.

Le 19 août 1944, le SBD-5 n° 54598 de la flottille 4FB, disparaît dans la brume peu après le décollage d’Agadir. Les recherches entreprises ne donnent aucun résultat, laissant à penser que l’appareil est tombé en mer. Les deux membres d’équipage, le QM mécanicien volant Maurice Chéreau et l’EV1 pilote Louis Spetz, sont portés disparus.

Le 17 octobre 1947, après avoir décollé du terrain d’Inezgane pour un exercice de tir de roquettes en mer, le MB 175T n° 28 de la flottille 6F est victime d’une panne de moteur gauche. L’appareil s’engage alors dans une vrille qui ne peut être récupérée et s’abat en mer, provoquant la mort de ses trois membres d’équipage, l’EV1 Bernard Desaubliaux, chef de bord, le SM mitrailleur bombardier Marcel Hup et le Mt radio volant Jean Waechter.

Le 9 juillet 1949, un Junkers 52 n° 1036 32S-1 de l’escadrille 32S, basée à Karouba, faisait route sur vers Dakar, à la hauteur de l’oued Massa, à 30 milles dans le sud-sud-ouest d’Agadir, l’appareil cesse ses émissions radio et disparaît alors qu’il traverse une nappe de brouillard. Malgré les recherches aériennes et maritimes lancées immédiatement, aucune trace de l’appareil ni de ses 17 occupants n’est trouvée. L’équipage était composé des SM2 mécanicien volant Jean Berthou, SM2 radio volant François Beubry, Mt pilote Norbert Bisserier, LV pilote Louis Carli, chef de bord, Asp ingénieur mécanicien de
réserve Pierre Fuster et QM mécanicien Mohamed Chérif Mazari.

Le 22 juillet suivant, à l’occasion du séjour au Maroc du navire-école Jeanne d’Arc, divers exercices sont organisés au profit des officiers-élèves présents à bord, dont une sortie en vol sur trois PBY-5A de l’escadrille 22S. Quelque temps après le décollage, tout contact est perdu avec le 22S-3. Les recherches entreprises par les autres Catalina, aidés par le sous-marin Astrée, ne permettent de trouver aucune trace de l’appareil et de ses passagers. L’équipage était
composé du SM2 radio volant Robert Breton, du SM2 mitrailleur bombardier Jean Fèvre, du SM mécanicien volant Rolland Grosmaître, du Mt pilote René Huiban, des SM2 mécaniciens volants Gabriel Le Bot et Louis Moy, du SM2 radio volant Jean Raigne, de l’EV1 de réserve pilote Michel Rouvière, chef de bord, et du Mt pilote Pierre Touzet.

Le 17 mai 1950, aussitôt après avoir décollé du terrain d’Inezgane, le MB 175T n° 61, piloté par le LV de Carpentier, commandant la flottille 6F, bascule sur une aile, touche le sol et explose, tuant tous ses occupants. Les deux autres membres d’équipage sont le Mt radio volant Laurent et le PM mécanicien volant Roumy. L’enquête révélera que les commandes d’ailerons avaient été inversées.

Durant l'année 1955 Bien que n’entraînant pas de victimes, il est à signaler que pour les élèves de l’école de chasse de Khouribga, qui viennent à Agadir pour des séances d’entraînement aux finales GCA, le moindre caprice du moteur ou le manque de vigilance ne pardonnent pas et, au mois de décembre, deux jeunes pilotes se retrouvent sur le dos avec leur appareil 57S-20 et 57S-35.

Le 17 août 1960, un Avro Lancaster de l’escadrille 55S (n° WU26, 55S.4, revenant de la métropole vers Agadir, transportant 12 passagers en plus de son équipage habituel, signale par radio à Casablanca- Cazes, un incendie au moteur n° 3 et une tentative d’atterrissage forcé. Mais il est trop tard. Rongé par le feu, le longeron principal de la voilure et l’aile
droite se replient. Désemparé, le Lancaster s’écrase au sol près du douar de Khémis M’Touch, à une centaine de kilomètres dans le SSO de Casablanca. Tous les occupants sont tués sur le coup. L’équipage était composé du MP mécanicien de bord Brélivet, du SM2 radio volant Durand, de l’EV2 de réserve pilote Jégou, des OE3 pilotes Jourdan et Le Hiress, chef de
bord, du Mt mécanicien volant Martin et du PM radiovolant Mousset.

Désolé pour ce triste rappel statistique.

Amitiés

Lemmy

Raspoutine
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Re: La 55s après le séisme.

Message par Raspoutine »

Bonjour mon ami Lemmy et nos autres amis intervenants dans ce chapitre historique d'Agadir.
Je vous suis de près et vous me rappeler mon enfance au village Yachech où se trouve un cimetière européen.
Je me rappelle bien que presque chaque jour, ces avions dont vous parlez passaient au dessus de ma maison fragile.
Du haut de la colline où se trouvait le lycée Youssef Ben Tachfine, moi et mes petits amis nous guettons le passage de ces bolides ronronnants au dessus de nos têtes. Nous voyons les pilotes et autres à basse altitude, alors on enlève nos gandouras(on reste tout nu) et on les salue en faisant tourner comme des hélices, nos habits.
Souvent ces aviateurs après une tournée au delà de la Kasbah, reviennent nous narguer ou nous rendre la politesse en dégageant des pets blanches. (Oh combien je rêve de tomber sur une photo prise certainement par ces aviateurs au dessus de nos têtes ...nous enfants)

D'autre part

"Le 22 juillet suivant, à l’occasion du séjour au Maroc du navire-école Jeanne d’Arc, divers exercices sont organisés au profit des officiers-élèves présents à bord, dont une sortie en vol sur trois PBY-5A de l’escadrille 22S. Quelque temps après le décollage, tout contact est perdu avec le 22S-3. Les recherches entreprises par les autres Catalina, aidés par le sous-marin Astrée, ne permettent de trouver aucune trace de l’appareil et de ses passagers. L’équipage était
composé du SM2 radio volant Robert Breton, du SM2 mitrailleur bombardier Jean Fèvre, du SM mécanicien volant Rolland Grosmaître, du Mt pilote René Huiban, des SM2 mécaniciens volants Gabriel Le Bot et Louis Moy, du SM2 radio volant Jean Raigne, de l’EV1 de réserve pilote Michel Rouvière, chef de bord, et du Mt pilote Pierre Touzet."

Au cimetière européen de mon Village existe une grande stèle commémorative de cet accident.
Il parait que le prince héritier Hassan (devenu roi du Maroc) était dans cette équipe disparue. D'après son récit, il a échappé miraculeusement. Comment ? Il a dit que son ami de la chambre ronflait et pris sa couverture pour dormir à l'extérieur sur une dune de sable. L'avion a décollé sans lui.
Cher Lemmy, est-ce bien comme ça ? Si oui pourquoi, on ne le retrouve pas ou le citer comme miracle dans cette plaque commémorative de Yachech ?
A chaque occasion, avec mes amis que je conduis sur le terrain des mémoires d'Agadir, j'en fais référence.

Salutations à toute l'équipe ...continuons !
Lahsen

Lemmy
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Re: La 55s après le séisme.

Message par Lemmy »

Cher Lahsen ,

Heureux de voir que ton esprit et ta mémoire sont vives et en passant que la santé va de pair ...

Tu as raison si les ronflements de son voisin de chambrée ne l'avaient pas poussé à dormir dehors .... le jeune futur Roi aurait peut être eu son nom inscrit sur la pierre, vu sa qualité d'Altesse en devenir ... mais il n'est pas mort ! alors ceci explique cela ....

https://www.baaa-acro.com/crash/crash-c ... -17-killed

L'accident a fait 17 victimes , mais seuls les membres d'équipage figurent sur cette stèle .... Les noms des autres Officiers élèves passagers de l'Ecole navale, compagnons du futur roi et morts dans cet accident, ne figurent pas non plus, c'étaient ;

Les Enseignes de vaisseau de 2è classe : Daniel Aubron, Louis Audic, Jean Couétoux, Julien Dautry, Claude Jaffrès, André Robert, Gonzague Galouzeau de Villepin, et l'Ingénieur de 3è classe André Noé.

Pour agrémenter tes savants commentaires lors des visites, tu pourras glisser que Gonzague Galouzeau de Villepin était parent avec l'ancien premier ministre français Dominique de Villepin ... famille à ramifications nombreuses et multiples ...

Une chose est aussi à rappeler pour les causes de cet accident ; elles ne sont dues ni à une faute de pilotage ni à une défaillance technique. Mais comme indiqué dans le rapport d'accident in english le retour s'est fait de nuit ... d'ou difficultés pour voir la surface de l'eau dans obscurité à proximité des côtes

Bonne journée sous le beau soleil Gadiri Cher Lahsen

Amitiés

Lemmy

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