Conserverie L'Atlantique rue Appert ; Industriel : F.Tristan

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Modérateur : Raspoutine

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RĂ©gis
Messages : 2
Enregistré le : 24 août 2022, 19:06

Conserverie L'Atlantique rue Appert ; Industriel : F.Tristan

Message par RĂ©gis »

Bonjour et merci de m'accueillir,
Je travaille sur une biographie de Firmin Tristan qui était avant la seconde guerre mondiale Maire de la commune que j'habite en France, dans le Morbihan : Groix. Tristan était conserveur et possédait une usine à Lorient. En 1940, les allemands détruisirent cette conserverie et édifièrent à la place une base sous-marine. A la Libération, Tristan bénéficia de dommages de guerre et fut autorisé à construire une nouvelle usine au Maroc. Dans les Archives Nationales françaises j'ai trouvé les dossiers me permettant de décrire le cheminement laborieux de cette affaire...jusqu'en 1957 où on apprend par un courrier du Consul de France que Tristan a vendu son usine et qu'il s'est installé en Amérique du Sud, sans plus d'explications. A qui cette usine a t-elle été vendue ? Pourquoi Tristan a t-il effectué cette vente dès la fin des travaux ? Cela signifie t-il que cette usine n'a pas connu de production , une fois terminée ? Toutes les hypothèses sont possibles. Tristan réapparaîtra à Groix peu de temps avant sa mort en 1965, à l'âge de 79 ans. Je suis à la recherche d'écrits,archives, témoignages...qui me permettraient de boucler la biographie de ce personnage qui a fortement marqué la vie groisillonne et lorientaise. Merci à tous ceux qui voudront bien éclairer ma lanterne.

Marie-France Dartois
Messages : 29
Enregistré le : 03 avr. 2016, 13:51

Re: Conserverie L'Atlantique rue Appert ; Industriel : F.Tristan

Message par Marie-France Dartois »

Bonjour Ă  tous
Bonjour M. Leclercq

Je viens de faire une recherche dans les annuaires téléphoniques d’Agadir 1949, 1953, 1955, 1958 et 1960. Voici les résultats.

Annuaire téléphonique de 1949 (Recette des Postes, Télégraphes et Téléphone)
- Tristan (Eugène), Conserverie rue Appert. Tél : 384
Le dahir 347 concernant Firmin (autorisation d'exploiter une conserverie au QI est du mois d’Avril 1949 en conséquence la conserverie de Firmin ne figure pas encore dans l’annuaire.

Annuaire de 1953
- Conserverie Eugène Tristan, tél : 23-84 (pas d’adresse)
- Tristan (Firmin), rue Appert, tél : 24-65 (p. 319)
RAS Ă  Atlantide

Annuaire d’Agadir 1955, p 149 :
- Tristan (Eugène) Conserverie, rue Appert. Tel : 23-84
- Tristan (F), rue Appert. Tel : 24-65
- Tristan (F), Conserverie, rue Appert. Tel : 24-65

Dans ce mĂŞme annuaire on trouve Ă  Atlantide (p. 120) :
- Atlantide, conserverie, BP 154. Tél : 24-65 : c’est le même téléphone que celui de Firmin
Dans ce même annuaire de 1955 à la rubrique Conserveries (p. 71) : il s’agit des marques :
-Tristan, tél : 23-84 et cette fois c’est le n° de tél de Eugène !

Annuaire d’Agadir 1958 :
- Conserverie Atlantide, rue Appert, Tél : 32-26 (page 427) mais ce n’est plus le numéro de Firmin
- Conserverie E. Tristan, rue Appert, BP 66, Tél : 23-84 (c’est Eugène) (page 427)
- Au nom de Tristan on trouve (p. 436) :
o Tristan (Eugène) Conserverie, rue Appert, BP 66, tél : 23-84
o Tristan (Simon), Conserverie Atlantide, rue Appert, TĂ©l : 32-27

Annuaire d’Agadir 1960 :
On ne retrouve dans cet annuaire ni le nom de Tristan ni celui de la Conserverie Atlantide.


En 1949, seul le nom d’Eugène Tristan apparaît rue Appert (conserverie) on le retrouve dans les annuaires de 1949, 1953, 1955, 1958 mais il disparait de l’annuaire de 1960.
Le nom de Firmin Tristan n’apparaît pas dans l’annuaire de 1949 car il vient de faire l’objet d’une autorisation de construction et d’exploitation d’une conserverie en avril 1949.

On trouve bien le nom de Firmin Tristan dans l’annuaire de 1953 associé à une conserverie rue Appert qui s’avère porter le nom d’Atlantide. Le nom de cette conserverie est à différencier de celui de l’établissement d’épicerie en gros qui porte ce nom.
La conserverie Atlantide se trouve rue Appert et porte le même numéro de téléphone que celui de Firmin Tristan, différent de l’établissement d’Eugène Tristan qui porte le nom de Tristan et semble se situer rue Appert du côté de la rue Turgot.

En 1958, Firmin Tristan ne figure plus dans l’annuaire et la Conserverie Atlantide porte le téléphone de Simon Tristan qui semble avoir remplacé Firmin Tristan.

Il me semble que l’énigme est résolue. L’Atlantide est bien cet établissement qui ressemble à une caserne qui aurait été créée aux alentours de 1949 par Firmin Tristan et qui existe encore en 2022, occupé par des familles d’anciens ouvriers. Mais Firmin le créateur aurait quitté Agadir après l’Indépendance ? remplacé semble-t-il par Simon Tristan entre 1956 et 1958.
L’entreprise dite Tristan d’Eugène Tristan près de la rue de Turgot est restée connue longtemps sous ce nom et fut je crois par la suite une usine de Guano ? Le nom d’Eugène figure encore dans l’annuaire de 1958 mais pas dans celui de 1960.
3 septembre 2022
MF Dartois

Raspoutine
Messages : 1612
Enregistré le : 25 sept. 2006, 13:07
Localisation : AGADIR MAROC

Re: Conserverie L'Atlantique rue Appert ; Industriel : F.Tristan

Message par Raspoutine »

Bonjour M.RĂ©gis Leclercp
Je pense que vous avez trouvé un éclaircissement suite à la réponse de ma chère amie Marie-France Dartois.
J’admire cette femme qui se penche sur les archives de notre ville Agadir dont elle possède un trésor.
Auparavant, dès que je vous ai lu sur notre (site Agadir 1960 .com) je me suis lancé sur la recherche.
Cette usine Atlantide est toujours là, physiquement mais devenue le relais d’une autre usine à Ait-Melloul à 13 km d’Agadir.
Cette usine était achetée par 3 personnes quelques années après a été vendue à des personnes qui avaient choisi d’acheter les minoteries d’Agadir, Casablanca et Rabat.
Donc, je n’aurai jamais après, l’histoire de ce cette Atlantide.
La lumière nous vient de chez notre grande amie Marie-France Dartois qui a remuée les nombreuses archives d’Agadir qui nous ont servi pour faire « l’histoire » coin par coin durant des années non-stop.
Nous aimerons apprendre de vous M. RĂ©gis, la biographie finale de cette famille Tristan une fois au point.
Encore bravo à mon amie Marie-France Dartois qui possède ces nombreux documents qui nous ont permis de faire « l’histoire » de cette magnifique ville AGADIR.
Roussafi Lahsen

RĂ©gis
Messages : 2
Enregistré le : 24 août 2022, 19:06

Re: Conserverie L'Atlantique rue Appert ; Industriel : F.Tristan

Message par RĂ©gis »

Bonjour Monsieur Roussafi
et merci d'avoir répondu à mon message. D'après des archives françaises qui datent de 1957 l'usine de Tristan a été vendue peu de temps après l'achèvement de sa construction, celle-ci ayant été autorisée par un dahir d'Avril 1949, d'après Madame Dartois. Savez-vous qui était ce premier acquéreur, puisqu'il en eut d'autres ensuite selon vos sources ?

migranger
Messages : 121
Enregistré le : 08 sept. 2008, 01:33

Re: Conserverie L'Atlantique rue Appert ; Industriel : F.Tristan

Message par migranger »

Je me permets de répondre à ces messages,   en effet parmi les conservateurs d'Agadir d'Avant"  il y en avait un certain nombre de Bretagne. Et comme vous vous intéressez à une conserverie de Groix, je suppose que vous avez dû rencontrer la famille LeCars  jadis armateur de Groix. Sur le site "Agadir 1960.com" vous pouvez admirer des peintures de Pierre Le Cars groisillon, ancien gadiri. Un sujet intéressant serait les mécanismes  de créations de ces industries car évidemment il fallait amener des fonds de France.Voici une traduction google d'un texte en anglais sur ce sujet.

Les caractéristiques de cette cohorte peuvent être illustrées par le cas de l'enquêté #1983-7-25, un homme d'affaires prospère qui s'est installé à Agadir, a tout perdu, est revenu en France et a recommencé. Né en 1902, il est originaire du Languedoc où il possédait une boulangerie et deux immeubles. Sur les conseils d'un membre de sa famille, homme d'affaires installé à Agadir, il revend son fond de commerce et rachète en 1948 une  usine de salaison désaffectée à Anza. Elle est transformée en conserverie pour un coût de 6 000 000F, qu'il a transféré de France au Maroc. (A l'époque, le travailleur moyen gagnait 26 F de l'heure ou 45 000 F par an ; un kilogramme de sardines coûtait 17 F et 500 grammes de viande, 100 F.) En 1952, la situation économique rendait impossible la concurrence sur le marché d'exportation et il devait fermer son usine. Apparemment, ce premier échec était en grande partie le résultat d'une trop grande confiance dans les hommes d'affaires français déjà établis à Agadir ; il dit: "Vous savez, nous n'étions qu'une grande famille là-bas."

     Avec les mêmes associés, le répondant a ouvert une deuxième entreprise, qui a prospéré en partie grâce au transfert de 2 000 000 F supplémentaires de France. Mais en 1954, inquiété par la tournure des événements - patrouilles de la Légion étrangère, veilleurs de nuit, etc. -, il décide d'abandonner son activité et de rentrer en France sans le sou. Il était facile de voir qu'en France, étant dans son élément, l'intimé avait beaucoup de succès avant et après son passage à Agadir, et n'avait jamais été trompé par ses partenaires comme à Agadir. Notons que sa femme, comptable de formation, a joué un rôle déterminant dans la gestion de son entreprise.
    Dans les deux cas d'échec à Agadir, le ralentissement économique a provoqué une réaction de repli. Bien qu'il ait été complètement déprimé lorsqu'il a quitté Agadir, le répondant se souvient encore de son séjour à Agadir comme d'une expérience enrichissante qui lui a fait découvrir d'autres cultures et n'a aucun regret. Une telle attitude fait partie de la légende dorée.

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