HISTOIRE D'UN FOOTBAL A AGADIR A TRAVERS LE TEMPS EN IMAGES

Vos souvenirs et anecdotes sur la vie Ă  Agadir avant le tremblement de terre.

Modérateur : Raspoutine

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Raspoutine
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HISTOIRE D'UN FOOTBAL A AGADIR A TRAVERS LE TEMPS EN IMAGES

Message par Raspoutine »

Entre 1950 et 1952, des jeunes gadiris surtout issus du quartier Yachech, s’organisaient pour créer une équipe de foot dont ils rêvaient .Les moyens étaient nuls et ces jeunes ne comptaient que sur leur courage et leur propre initiative .Ils étaient tous nés modestes et n’étaient pas bourgeois .Ils avaient du courage à gogo et une ambition sans limite. La 1ère photo montre leur détermination ici à Yachech dans un petit terrain caillouteux tout prés des cimetières chrétien et musulman, qu’ils avaient aménagé eux même et qu’ils entretenaient pour éviter des blessures vu qu’ils jouaient pieds nus.

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[b][i]1/ Ben Haddou RME. 2/ Boukaiti Ahmed cadre à la municipalité dcd. 3/ Zekri Hamidou cadre à l’Intérieur dcd.

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[b][i]En 1952, ils étaient dans le moussem à Sidi Bibi à pieds, faute de moyens. La distance était bien au-delà de 25 km. Rien ne les empêchait du moment qu’ils se défoulaient et avaient plein les yeux .Ils étaient de retour vers 3 h du matin. Ils étaient l’embryon d’une future équipe de football.
2/ Manti Lahcen cadre aux TP.3/ Abdoullah RME. 5/ El Boudi .7/ Jarra .8/ Amine Mbark dit El Mass dcd.

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/ L’idée faisait son chemin et les voici au stade Ait Souss devenu plus tard après le tremblement Inbiâat soit la renaissance. A l’arrière plan on distingue les immeubles de l’ancienne ville nouvelle en 1954. Leur préoccupation était d’acquérir une tunique voir deux et un ballon.

1/ zouâf Omar .2/ Chatir Brahim Ciment d’Agadir dcd. 3/ Ahmed N’chaffour4/ Abid Allah .5/ Aimoune chaudronnier spécialisé .6/ Abdoullah RME. 7/ Mohamed Bzika Dit Bourigue mécanicien dcd.

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Oui un ballon. Ils avaient joué avec les balles de tennis qu’ils trouvèrent perdues sous les buissons de Nautic-Club prés du fameux Casino. Puis ils cotisaient quelques 200 FR pour acheter une balle dite Pilota chez Doucet. 200 FR une fortune dans le temps ! Je me rappelais que le chef du groupe inspectait les ongles des orteils qui arrivaient à détériorer la balle fragile en caoutchouc. Donc il faut les faire arracher pour participer aux jeux.

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[b][i]L’équipe s’épanouissait et quelques mécènes en plus, participaient aux frais des déplacements comme ici à Marrakech. Une visite à cette ville historique El Bahja ne se loupait pas et il faudrait gagner sa place .Voir Jamâa El Fna et mourir. Des charmeurs de serpents, des acrobates du sud, des conteurs, du folklore, on revenait heureux d’avoir déambuler dans la ville rouge aux milliers de palmiers.
1/ Abdelkader cadre PTT –2/ Moulay Mokhtar mécanicien3/ Abdoullah RME .4/ Hmida cadre dans les transports. 5/ Aroug Moul taxi dcd, très grand supporter de foot.

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[b][i]Ces jeunes enthousiastes avaient même voyagé à Sidi Ifni ville occupée, pour rencontrer les équipes locales espagnoles .Le car s’arrêtait de temps à autres et on profitait de faire une photo. Les vitres manquantes ne faisaient pas mal. Le climat était chaud.

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Une équipe type avait vu le jour et on l’avait appelée Najah-Souss. Ici en 1957 au stade municipal surplombé par le fameux hôtel Sâada qui avait sombré le 29 février 1960. La tunique manquait et on se débrouillait comme on pouvait. Les godasses étaient rarissimes .Mais ce qui est sûr, c’est que les pieds étaient très solides et arrivaient à faire du mal à ce pauvre ballon pas très rond . Souvent la couture de ce ballon lâchait avant échéance .Le terrain était en terre battue et plein de nids de poule.

[/b]1/ M’bark Amine dcd.2/ M’bark Ou Fkir cadre à l’ODEP. 3/Salem cadre à l’ONE 4/ Ibid cd.5/ Abdoullah RME. 7/Zouaf Omar .8/ Aimoune Mohamed Chaudronnier. 9/ Chatir Brahim Ciment d’Agadir dcd. 10/ Said Laroui. 11/ Lahcen L’aigle RME.

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[i]Coucou semblait dire ces joueurs au terrain Ait-Souss en 1956 .Le petit Lahcen dit petit canard, un handicapé moteur ne loupait aucun match jusqu’à sa mort, il était là sur la photo tout à fait à droite .


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[b]Ah le bout du tunnel ! Enfin une tunique ou tenue homogène, des godasses et des bas dignes d’une équipe de foot. Ici feu Hassan gardien téméraire du Hassania plus tard qui encadrait ces jeunes en 1956.


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Le temps était passé, ils étaient devenus des bons adultes, musclés, assez grands pour confronter des équipes régionales. Ici avec Chenoune Lahoucine à droite, dévoué et très connu dans le milieu sportif et scoutisme Hassania.

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[b][i]/ Beaucoup de chemins parcourus .Beaucoup d’embûches, mais finalement une équipe représentative au stade municipal. Une équipe qu’on avait toujours applaudie durant les 90 minutes. Une équipe qui faisait le bon spectacle et faisait plaisir. Merci à ces jeunes de tout à l’heure. Un hommage à tous ceux qui sont encore en vie. Une pensée divine et une prière pour les disparus. Toute une épopée, toute une histoire de football avant le tremblement de terre du 29 février 1960. Ils n’avaient jamais pensé " argent ", ni être des Maradona, ni des Pelé, ni des Ben Barek. Ils voulaient tout juste être les meilleurs, pour donner le meilleur pour les habitants d’Agadir. Merci à cette grande locomotive d'aujourd'hui .

J’ai répertorié les joueurs des images et je laisserai l’initiative de recherche à tous ceux qui sont intéressés pour apporter leur contribution. Lahsen Roussafi


Terrier RĂ©gine
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histoire du foot

Message par Terrier RĂ©gine »

Superbe historique et très émouvant !

BALANGER philippe
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Message par BALANGER philippe »


Superbe histoire que celle de ces enfants de Yachech qii partis de rien ,avec parfois un ballon si fragile qu'il faut surveiller les ongles de pieds,et qui parviennent à créer leur équipe ;la détermination et la fierté se lisent sur leurs visages

BALANGER philippe
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Message par BALANGER philippe »

ImageUne photo du
quartier de Yachech dont sont issus les footballeurs et de nombreux autres sportifs .C'était un quartier deshérité et le sport y représentait pour les jeunes une des rares possibilités de promotion.Il y eu trés peu de survivants en1960.Notre cher Lahcen est né lui même à Yachech tout près de l'école où ma mère débuta sa carrière

Raspoutine
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Message par Raspoutine »

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Je voudrais remercier de tout coeur Régine Terrier et Philippe Balanger qui nous partagent à distance ces émouvants récits par leurs écrits , par leurs documents, par leurs sentiments solidaires . Je revis ce bon moment à Yachech par cette trés jolie photo de Philippe .Il se pourrait même que c'est moi qui traversait ce pont, je me reconnais par ma silhouette mais surtout par mon costume ! On ne l'a jamais vu cette photo ici.
C'est avec un plaisir nostalgique que je vous montre cette autre photo de Yachech qui montre en 1 le terrain d'où se sont sortis de nombreux sportifs . Le cimetière chrétien est indiqué par 2 et le 3 c'est le cimetière musulman, une cohabitation éternelle dans un silence total .L'école 4 où avaient commencé ceux qui sont devenus aujourd'hui des cadres, des médecins, des directeurs, des hommes d'affaires et un ministre . Mon joli gourbi inoubliable dont on voit la toute petite fenêtre au 5 . J'étais entouré de cactus où je me régalais quand j'ai faim . Ce n'est pas que j'habite aujourd'hui un logement décent, de tout confort que je t'oublie mon cher gourbi, j'avais vécu avec toi toute une histoire d'enfance la plus inoccente et la plus fantastique de ma vie .
Le palmier en flèche était un énigme pour moi . Durant notre enfance, il nous donnait des dattes à volonté quand il n'y avait rien à mettre sous la dent . Il est sobre et ne se plaignait pas quand on lui tirait dessus avec nos tire-boulettes magnifiquement confectionnés .Ces deux palmiers étaient à l'entrée de notre quartier et offraient un décor naturel sur toutes les photos . Quelques jours avant le tremblement de terre de ce 29 février 1960, ce palmier qui avait tant donné, tombait apparement sans raison! On l'avait pleuré, lui si génèreux . Avec une délicatesse extrême et pieuse tout le monde dans un élan de solidarité, l'avait déplacé vers l'Oued Tildi pour dégager la voie . Plus tard, nous avons compris qu'il nous avait averti que quelque chose se passera, qu'il ne donnera plus son fruit et que la vie était finie dans ce quartier. Il avait préféré partir le premier . Le second palmier est toujours là, mais je le vois toujours triste, quand je passe prier sur TOUT le monde .Lahsen

Terrier RĂ©gine
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Founti

Message par Terrier RĂ©gine »

Merci beaucoup Lahcen pour ce récit plein d'émotion ! :-)

BALANGER philippe
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Yachech

Message par BALANGER philippe »


Le témoignage de Lahcen sur son enfance pauvre est un petit bijou dont la lecture et relecture m' ont beaucoup apporté.
Pourtant ce qu'il nous dit de la nourriture prélevée sur ce que veut bien offrir la nature me permet,seulement aujourd'hui,de mesurer dans quelle situation se trouvaient de nombreux marocains à cette époque.
Mais dans ce récit très vivant il n'y a aucune amertune,au contraire Lahcen se souvient avec émotion,nostalgie,poésie de sa vie autour de son cher gourbi à une seule fenêtre.
Ceux sont de tels écrits qui peuvent le mieux,je crois,nous inculquer le sentiment de solidarité indispensable pour la lutte contre la misère du monde.

Terrier RĂ©gine
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récit de Lashen

Message par Terrier RĂ©gine »

Merci à Philippe d'avoir si bien exprimé tout ce que j'ai ressenti en lisant le récit de Lahsen, j'en avais les larmes aux yeux.
Mais autant que je me souvienne, il n'y avait pas de problème religieux, raciste ou ..., nous vivions tous ensemble en nous respectant, je n'ai plus jamais retrouvé cette ambiance et c'est formidable de se replonger dans ces souvenirs !

Admin57
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Message par Admin57 »

Je seconde les commentaires de RĂ©gine et Philippe...
Beau travail Lahcen!

Pierre

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